Le parcours de l'Afrique du Sud à la Coupe du Monde de Rugby 2023
Le souvenir qui restera
Qui sait ce qu’il se serait passé si Thomas Ramos avait transformé l’essai de Peato Mauvaka le long de la ligne de touche en quart de finale – auteur de 21 transformations, il l’aurait certainement passée. Mais Cheslin Kolbe a réalisé un sprint spectaculaire sur 20 mètres pour contrer la tentative de l’arrière, une action qui a pesé lourd quand l’Afrique du Sud a remporté cet incroyable quart de finale sur le score de 29-28 et mis fin aux rêves de sacre mondial du pays hôte. « On ne voit pas souvent des trucs comme ça, des mecs qui s’arrachent pour une cause quasiment perdue », déclarait Jacques Nienaber.
L’essai mémorable
Parmi les quelques merveilles inscrites par l’équipe, l'essai de Kurt-Lee Arendse sur une transversale aveugle parfaite de Manie Libbok contre l’Écosse sort du lot. « Je le travaille pas mal, ce truc, c’est cool que ça ait marché », disait Libbok.
La citation à retenir
La connexion entre les joueurs et les 60 millions de Sud-Africains a souvent été mise en avant par le capitaine Siya Kolisi, comme avant la demi-finale contre l’Angleterre : « Les écoliers nous envoient des vidéos où ils chantent car ils savent qu’on est plusieurs à chanter. Le vendredi, les gens portent du vert au travail. Ça nous motive. On sait ce que cette équipe représente pour le pays au-delà du rugby. On s’en sert pour avancer. La plupart des Sud-Africains n’ont pas de travail et pas de maison. Si je baisse les bras et que je ne donne pas tout, je les trahis. »
Le joueur phare
Qui d’autre que Kolisi ? Au-delà de son influence sur le terrain, le troisième ligne est toujours là pour montrer l’exemple à ses coéquipiers. Il impressionne aussi par son éloquence et ses réponses attentionnées aux questions qui lui sont posées. C’est certainement une carrière en politique qui l’attend quand il aura raccroché les crampons.
La révélation de l’équipe
Damian Willemse et Libbok seront au pic de leur carrière lors de la Coupe du Monde de Rugby 2027, mais Canan Moodie pourrait être la star de l’équipe en Australie. À seulement 20 ans, le trois-quarts centre affiche une rapidité et une vision de jeu incroyables, comme il l’a montré sur son essai et sa passe décisive durant la victoire contre les Tonga.
Petit côté
Le rugby est parfois brutal mais le respect y est roi. On l’a vu après la victoire 49-18 de l’Afrique du Sud contre les Tonga, quand les deux équipes se sont réunies en cercle sur la pelouse de Marseille, se sont agenouillées et ont incliné la tête à l’unisson pour prier avant que le capitaine Kolisi n’échange son maillot avec Ben Tameifuna et n’ajoute : « C’était vraiment un beau moment. »
La stat qui impressionne
La défense et la discipline ont été la clé du jeu des Springboks, qui n’ont concédé que le troisième nombre le plus faible de pénalités sur la compétition (en moyenne 8,5 par match) et réalisé le plus grand nombre de plaquages offensifs (14,3 par match). Eben Etzebeth et le centre Damian de Allende en ont remporté huit en tout jusqu’à la finale. La mêlée a aussi été décisive, puisque les Springboks affichent 100 % de réussite sur leurs propres introductions contre la France et l’Angleterre lors des matchs éliminatoires. C’est en partie grâce au fameux « bomb squad », les remplaçants de luxe de l’Afrique du Sud. « Ox [Nche] et les autres ont été énormes, disait le capitaine. Notre mêlée, c’est notre fierté. »
Le verdict
L’Afrique du Sud a, de loin, eu le parcours le plus difficile lors de cette compétition puisqu’elle a affronté les cinq autres équipes du Top 6 mondial (Irlande, Nouvelle-Zélande, France, Angleterre et Écosse), même si elle s’est inclinée de peu en phase de poule contre l’Irlande.