Analyse statistique des deux finalistes
Nouvelle-Zélande – Afrique du Sud, Stade de France
L’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande arrivent en finale de la Coupe du Monde de Rugby 2023 après avoir chacune perdu un match de poule contre des adversaires de haut niveau, l’Irlande et la France, avant d’éliminer respectivement les Bleus et le XV du trèfle en quarts. Mais si l’on en croit les statistiques, les comparaisons s’arrêtent là.
Sur le papier, il s’agit d’un match entre une équipe, la Nouvelle-Zélande, qui est en tête de la plupart des classements des statistiques clés, et des Springboks qui n’en dominent que deux.
La Nouvelle-Zélande est la plus efficace dans les 22 mètres adverses (3,89 points par incursion), sur les franchissements (13,5 par match) et sur les courses avec ballon offrant une avancée de la ligne d’avantage (84,5 par match et meilleur ratio de la compétition dans ce secteur avec 61 %). Elle affiche aussi le deuxième ratio de mêlées remportées (94 %) ainsi que le meilleur ratio de réussite en touche (98 %).
« Ce soir, ce sont nos avants qui ont gagné la bataille, déclarait le demi de mêlée néo-zélandais Aaron Smith après la victoire 44-6 en demi-finales contre l’Argentine. Ils ont eu la main sur tous les secteurs en conquête. »
Cette domination a permis le lancement d’attaques sur lesquelles les ailiers Mark Tele’a (deux franchissements, 14 défenseurs battus, 98 mètres parcourus) et Will Jordan (en photo) ont brillé. Grâce à son triplé, ce dernier a porté son total d’essais sur cette Coupe du Monde de Rugby 2023 à huit, égalant ainsi Jonah Lomu (NZL), Bryan Habana (RSA) et Julian Savea (NZL).
« C’est vraiment satisfaisant, déclarait Jordan. Ces mecs sont des légendes. Quand on joue à mon poste, à l’aile, c’est un plaisir. C’est trop cool. »
Will Jordan is unstoppable 💪#RWC2023 | #ARGvNZL pic.twitter.com/6pcFzyTpsc
— Rugby World Cup (@rugbyworldcup) October 20, 2023
Cependant, l’Afrique du Sud opposera certainement une défense plus imperméable, elle qui n’a concédé que 8,5 pénalités par match, soit le troisième meilleur bilan de toutes les équipes. De plus, c’est elle qui a compilé le plus de plaquages offensifs (14,3 par match), dans le sillage du deuxième ligne Eben Etzebeth et du centre Damian De Allende, qui en ont réalisé huit chacun. Seul l’Anglais Tom Curry s’est montré plus performant dans ce domaine. Quant au deuxième ligne Franco Mostert, il n’a manqué aucun de ses 19 plaquages lors de la demi-finale contre l’Angleterre.
L’autre point-clé, c’est la mêlée, qui est montée en puissance au fil de la compétition. Face à la France en quarts et à l’Angleterre en demies, les Boks ont remporté 100 % des mêlées sur leur introduction, grâce en partie à leur fameux « bomb squad ».
« Ox [Nche] et les gars derrière lui ont été exceptionnels, a déclaré le capitaine sud-africain Siya Kolisi après la victoire en demi-finales. On est fiers de notre mêlée. Ça nous a pris du temps. »
En effet, c’est grâce à trois pénalités obtenues en mêlée en seconde période que les tenants du titre ont fini par faire céder les Anglais. La mêlée qui s’est révélée décisive, à la 77e minute, a peut-être démontré la plus grande qualité des Sud-Africains, que les statistiques ne peuvent pas quantifier : leur mental.
« Ils ne lâchent jamais rien, a expliqué l’entraîneur de la défense de la Nouvelle Zélande, Scott McLeod, ce lundi. C’est dans leur culture, ils sont durs au mal et ils savent se battre. Ils l’ont prouvé lors de la dernière Coupe du Monde. »