Le parcours de la France à la Coupe du Monde de Rugby 2023
Le souvenir qui restera
On hésite entre la joie collective et la communion avec le public aperçues après la victoire inaugurale contre la Nouvelle-Zélande, et l’abattement et le désarroi ressenti à Saint-Denis au terme du quart perdu devant l’Afrique du Sud. Deux images fortes et totalement opposées qui représentent bien la Coupe du Monde des Bleus, passés des espoirs les plus fous à la détresse la plus profonde en un mois et demi.
L’essai mémorable
Celui de Melvyn Jaminet venu sceller la victoire de la France sur les All Blacks, lors du match d’ouverture. À la 78e minute, l’arrière récupérait acrobatiquement un coup de pied par-dessus de Maxime Lucu et lançait parfaitement les Bleus dans cette Coupe du Monde, vainqueurs de la Nouvelle-Zélande 27-13.
La citation à retenir
« On est sereins parce qu’Antoine est revenu ». Murmurée dans un rire par Peato Mauvaka, à deux jours du choc contre l’Afrique du Sud, cette petite phrase voulait tout dire de l’importance de « Super Dupont » dans le squad des Bleus, et des espoirs que suscitait son retour sur le terrain après trois semaines de convalescence.
Le joueur phare
Qui d’autre qu’Antoine Dupont ? Le capitaine des Bleus n’a disputé que deux matchs et demi dans cette Coupe du Monde mais a été en permanence au centre des attentions. La faute à cette fracture maxillo-zygomatique subie contre la Namibie lors du troisième match de poule. Opération, convalescence, reprise de l’entraînement, titularisation : durant trois semaines, la France a vécu suspendue aux bilans médicaux de « Toto ». Qui était bien là, et à son meilleur niveau, contre l’Afrique du Sud en quart de finale. Mais cela n’aura pas suffi…
La révélation de l'équipe
Louis Bielle-Biarrey. Vingt ans tout juste et une trajectoire météorique. Capé pour la première fois en août, sélectionné in extremis dans la liste définitive de la RWC 2023, on le croit alors destiné à un rôle secondaire. Hors groupe lors du premier match face à la Nouvelle-Zélande, titulaire lors du match des « coiffeurs » face à l’Uruguay, il déloge Gabin Villière de l’aile gauche pour le reste de la compétition. Quatre matchs disputés, quatre essais, dix percées (deuxième meilleur total tous joueurs confondus), l’ovni a vécu une intégration expresse sans aucune pression : « Je n’ai pas l’impression de disputer une Coupe du Monde », a-t-il confié après le match contre l’Italie. Le gamin a pris date pour l’avenir.
Petit côté
Fabien Galthié et Jacques Nienaber se sont donné l’accolade et ont échangé quelques minutes sur la pelouse du Stade de France, durant l’échauffement des deux équipes. Les sourires étaient de rigueur entre deux techniciens qui se connaissent et s’apprécient. Galthié avait ainsi passé deux semaines au Munster quand Nienaber et son binôme Rassie Erasmus dirigeaient la province irlandaise. Le sélectionneur des Boks a d’ailleurs rappelé cet épisode avant le quart de finale, se remémorant les parties de foot, les bières partagées, et surtout les échanges rugbystiques passionnants.
La stat qui impressionne
74 points. Soit le total de points inscrits par Thomas Ramos, meilleur réalisateur de cette Coupe du Monde jusqu’à présent. La preuve, s’il en était besoin, que l’arrière des Bleus est un buteur d’exception. En 2023, il n’a jamais raté plus de deux coups de pied au cours d’un même match. Contre l’Afrique du Sud en quarts de finale, il a ainsi signé un 5/7 face aux perches, mais malheureusement, on retiendra surtout sa tentative de transformation contrée par Cheslin Kolbe…
Le verdict
À l’image des joueurs français, abattus au coup de sifflet final du quart de finale contre l’Afrique du Sud, la déception est immense pour la France et tout le groupe Bleu. Si les trentenaires Uini Atonio et Romain Taofifénua ont d’ores et déjà annoncé leur retraite internationale, le sélectionneur Fabien Galthié, sous contrat jusqu’en 2028, va continuer à faire grandir ses joueurs et leur faire engranger de l’expérience, indispensable pour bien gérer ces grands rendez-vous. La France fera sans doute partie des favoris au titre suprême en Australie dans quatre ans.