Le parcours du Portugal à la Coupe du Monde de Rugby 2023
Le souvenir qui restera
Si tous les matchs du Portugal ont impressionné les observateurs tant il a su faire preuve d’un allant exceptionnel, mêlé à une maturité insoupçonnée pour un groupe qui découvrait la Coupe du Monde de Rugby, deux moments resteront gravés : les premiers points glanés dans la compétition lors du nul décroché contre la Géorgie mais, surtout, la victoire contre les Fidji, qui comptent parmi les outsiders de la compétition, au Stadium de Toulouse.
L’essai mémorable
Celui inscrit par Rodrigo Marta en fin de match contre les Fidji. À quatre minutes de la fin, Lomani passait une pénalité et portait le score à 23-17 pour les Fidjiens. Mais à la 79e minute, au terme d’un mouvement collectif tout en rapidité, dans la veine de ce qu’offrent les Portugais depuis des années, l’ailier de Colomiers aplatissait sur un service de Raffaele Storti. Samuel Marques transformait et le Portugal décrochait le premier succès de son histoire en Coupe du Monde de Rugby.
La citation à retenir
« Cette équipe est jeune, elle doit encore construire son expérience et son vécu. Ces joueurs sont tellement généreux qu’on a envie de tout leur pardonner. »
La lucidité de Patrice Lagisquet aura été un vent de fraîcheur sur cette Coupe du Monde de Rugby. Les mots qui résument le mieux l’amour que porte le technicien français pour ses joueurs restent ceux prononcés à la sortie du nul décroché contre la Géorgie.
Le joueur phare
Efficace au but, à l’image de sa transformation décisive face aux Fidji, Samuel Marques a dirigé le jeu portugais d’une main de maître. Alternant à merveille ballons portés et jeu au pied, il s’est montré incontournable pour sa dernière compétition avec le Portugal.
Mention spéciale également à Mike Tadjer. Solide sur les bases de son poste, l’ancien talonneur de l’USAP s’est offert un coup de pied en touche digne de Keith Wood pour sortir de ses 22 contre les Fidji.
La révélation de l'équipe
Raffaele Storti n’a que 22 ans, mais il y a fort à parier qu’on le reverra très rapidement. Auteur de 3 essais, le joueur de Béziers s’est distingué par ses percussions constantes et ses franchissements. Son incroyable activité lui offrira peut-être la chance d’évoluer en Top 14 dans les années qui viennent.
Petit côté
À l’instar du public chilien, les supporters portugais ont enflammé cette phase de poules, notamment à Toulouse. La communauté portugaise étant très présente en France, principalement dans le sud-ouest, elle avait décidé de se faire entendre dans les tribunes du Stadium. Les six points décrochés par le Portugal l’ont été sur la pelouse toulousaine et sont venus récompenser le soutien sans faille de ces supporters, qui sont entrés en éruption au coup de sifflet final de la rencontre contre les Fidji.
La stat qui impressionne
Un seul joueur, Sione Talitui, compte plus de plaquages réussis que Nicolas Martins. Le troisième ligne portugais a compilé 63 plaquages sur l’ensemble de cette phase de poules. Complet, Martins s’est même offert un essai et 196 mètres parcourus ballon en main. Il est l’incarnation du « rugby total » pratiqué par les Lobos.
Le verdict
Cette sélection portugaise se trouve à un tournant de son histoire. Initialement non qualifiée pour la Coupe du Monde de Rugby mais repêchée pour raisons administratives, elle a finalement fait mieux que survivre puisqu’elle aurait pu prétendre à une qualification directe à l’édition 2027 si elle avait gagné contre la Géorgie.
Après quatre années de travail acharné, Patrice Lagisquet a permis à ce qu’il appelle sa « génération dorée » de monter en puissance et d’exploiter pleinement tout son potentiel au travers d’un rugby léché, intense et dynamique. Il laisse à son successeur une sélection qui, malgré quelques départs en retraite internationale, conserve une ossature jeune et intéressante qui cherchera à confirmer en décrochant un billet pour l’Australie.