Coupe du Monde de Rugby 2023 - Analyse de la quatrième journée
La Nouvelle-Zélande a confirmé ses ambitions dans la compétition en l’emportant 96-17 contre l’Italie à Lyon, vendredi. Ce match a vu des performances offensives encore inégalées lors de la Coupe du Monde de Rugby 2023.
Les All Blacks affichent une moyenne de 16,3 franchissements par match, une réussite de 67 % dans l’avancée et 3,82 points de moyenne inscrits à chaque entrée dans les 22 – le total le plus élevé de la compétition.
« Je suis très fier, disait Ardie Savea après le match. On s’est bien préparés pour ce match contre l’Italie. C’est génial de jouer librement et de scorer comme on l’a fait. Je suis heureux pour l’équipe. »
L’équipe de Ian Foster n’a pas encore perdu un seul lancer en touche depuis le début de la compétition. Le ratio de 97 % de réussite des All Blacks prouve qu’ils sont solides sur les fondamentaux tout en pratiquant un rugby enthousiasmant.
L’Italie peut encore rêver des quarts de finale. Pour cela, il lui faut battre la France lors du dernier match de poule à l’OL Stadium le 6 octobre. Les raisons d’être optimistes ne manquent pas chez les Italiens, qui jouent très rapidement balle en main. Ils affichent les sorties de rucks les plus rapides – 3,13 secondes – de la compétition et Tommaso Allan n’a manqué aucune de ses 15 tentatives au pied.
« Ce n’est jamais facile de concéder autant de points, mais la beauté de cette compétition, c’est qu’on a une deuxième chance d’une semaine à l’autre, affirme Allan. Il faut tourner la page, ne plus y penser et nous concentrer sur le match contre la France. »
Avec des sorties de rucks moyennes de 3,36 secondes, l’Argentine est deuxième de ce classement derrière l’Italie et elle a encore brillé sur ce plan lors de la victoire 59-5 contre le Chili à Nantes, samedi.
Les hommes de Michael Cheika sont aussi quatrièmes en matière de ballons portés (127,3) et troisièmes en matière de défenseurs battus (34,7), même s’ils manquent de mordant en attaque. En effet, ils ont concédé une moyenne de 6,3 pénalités alors qu’ils avaient la possession. Ils ne sont que 13e de la compétition en matière d’efficacité dans les 22 mètres adverses (2,18 points par incursion).
C’est quelque chose qu’ils devront corriger s’ils veulent remporter le match décisif contre le Japon le 8 octobre au Stade de la Beaujoire.
L’Argentine doit mettre autant de précision que d’intensité
« Sur le plan de l’intensité, on a été bons. Mais on a aussi levé le pied par moments », disait Cheika après le match.
« On a hâte d’affronter le Japon. Ils vont tenter de se qualifier pour les quarts de finale, comme nous. On a faim et on veut gagner. »
Les Fidji sont, eux aussi, presque qualifiés en quart de finale après la victoire 17-12 contre la Géorgie décrochée samedi à Bordeaux. Les Fidjiens affichent une moyenne de collisions remportées de 44,3. Ils sont aussi solides en mêlée fermée, puisqu’ils sont les seuls à afficher 100 % de réussite dans le domaine sur la Coupe du Monde de Rugby 2023.
Le talonneur Sam Matavesi déclarait, après le match contre la Géorgie : « Les gens voient les Fidji comme une équipe qui fait vivre le ballon tout le temps et qui met des essais sur des relances de ses 22, mais on a compris qu’en Coupe du Monde, pour gagner, il faut être dominants en conquête. »
Autre clé du succès des Fidji : le plus grand nombre moyen de turnovers par match (8,3) et la 16e place seulement du classement des ballons joués au pied (45 %). Quand les Fidjiens récupèrent le ballon, ils le gardent.
L’Écosse doit rester patiente en attaque contre l’Irlande
Quant à l’Écosse, elle domine les libérations après contact (44) et le nombre de défenseurs battus (143) après sa victoire 84-0 sur la Roumanie à Lille. En plus de pratiquer un rugby fait de courses et de percées, les Écossais se sont montrés disciplinés en défense, comme le prouve leurs 89 % de réussite au plaquage, à égalité avec la Géorgie sur la compétition.
« On doit être patients en attaque, affirmait le demi de mêlée George Horne au sujet du match décisif contre l’Irlande, le 7 octobre. On a fait pas mal de passes après contact ce soir. On sait qu’on ne va pas autant franchir contre l’Irlande, il faudra donc être cliniques dès qu’on le pourra. »
L’Afrique du Sud espère, elle aussi, se qualifier pour les quarts de finale, après sa victoire 49-18 contre les Tonga à Marseille, dimanche. Les Sud-Africains doivent désormais attendre le match entre l’Écosse et l’Irlande à Paris pour savoir s’ils passent ou non.
Les Springboks devront être plus cliniques s’ils se qualifient, eux qui affichent le temps passé dans les 22 adverses le plus élevé (19 minutes et 31 secondes) mais le troisième moins bon ratio de points marqués par possession (60 %).
Leur mêlée est aussi, étonnamment, quelque peu en difficulté. Les champions du monde en titre sont 15e de la compétition sur le plan des mêlées gagnées (81 %). Ils perdent en moyenne une mêlée par match.
Néanmoins, ils sont la quatrième équipe la plus disciplinée (en moyenne 9,3 pénalités concédées par match) et la quatrième meilleure équipe sur les turnovers dans les rucks (4,5 par match). Comme quoi, ils peuvent être cliniques en défense quand ils le veulent.
« Nous n’avons plus notre destin entre nos mains, déclarait Handré Pollard concernant la qualification. On doit se préparer, peu importe si on se qualifie et contre qui on va jouer. On a tout donné ce soir. Maintenant, on attend. On verra. »