Retour sur la 4e journée de la Coupe du Monde de Rugby 2023 : rien n’est joué pour les quarts de finale
Trente-deux matchs de la Coupe du Monde de Rugby 2023 ont été disputés à ce jour, il n'en reste plus que seize à jouer. Dans les quatre poules, beaucoup de rencontres restantes ressemblent à s’y méprendre à des huitièmes de finale.
Dans la poule D, Japonais et Argentins se sont offert le droit de disputer dimanche 8 octobre à Nantes un duel dont le vainqueur ira en quart de finale.
Contre les Samoa, les Brave Blossoms, qui avaient fait la différence à la mi-temps (17-8), ont su gérer la furia samoane en fin de rencontre pour s’imposer sans trop trembler (28-22). Ce résultat a permis à l’Angleterre, dirigée par l’ancien entraîneur des avants du Japon Steve Borthwick, de se qualifier pour les quarts de finale avant son dernier match, samedi 7 octobre à Lille face aux Samoa.
Pour le XV de la Rose, l’enjeu sera essentiellement de pouvoir laisser quelques joueurs au repos face à une équipe des Samoa déterminée à remporter ce match pour assurer une troisième place synonyme de qualification automatique pour la Coupe du Monde de Rugby 2027 en Australie.
Comme la Nouvelle-Zélande, l’Argentine a eu du mal à entrer dans son tournoi. Mais les Pumas ont eu le mérite de faire le nécessaire pour ne pas compromettre leurs chances de qualification en battant 59-5 le Chili à Nantes, dans ce qui constituait le premier match de l’histoire de la Coupe du Monde de Rugby entre deux équipes sud-américaines.
1️⃣0️⃣0️⃣ caps and a try to top it off
— Rugby World Cup (@rugbyworldcup) September 30, 2023
Nicolas Sanchez is on fire#RWC2023 | #ARGvCHI | @lospumas pic.twitter.com/xr03VjvlpO
Le demi d’ouverture Nicolás Sánchez a fêté sa 100e sélection en beauté en inscrivant le premier essai du match. Il a également botté une pénalité et réussi six transformations sur huit.
Son remplacement n’a eu lieu qu’à la 77e minute, mais cela n’a pas empêché le nouvel entrant, Santiago Carreras, de marquer un essai et deux transformations avant que l’arbitre Paul Williams ne siffle la fin du match.
Les Fidjiens peuvent griller la politesse à l'Australie
Dans la poule C, les Fidjiens savent qu’un simple point de bonus défensif face au Portugal dimanche à Toulouse leur assurerait une qualification pour les quarts aux dépens de l’Australie. Ils partiront toutefois sans excès de confiance tant leur victoire sans point de bonus offensif sur la Géorgie (17-12) à Bordeaux a mis longtemps à se dessiner.
Le XV du bordjgali a tiré le premier en s’adjugeant une avance méritée à la mi-temps (9-0), avant que Waisea Nayacalevu ne réplique en inscrivant un essai qui lançait la remontée fidjienne.
Le sélectionneur Simon Raiwalui n’a pas manqué de reconnaître les difficultés de son équipe : « Pour être honnête, on a été pris de court en première mi-temps. On savait que ça allait être une vraie bataille. Je suis simplement heureux du résultat. »
Pour se qualifier, l’Australie a besoin que les Fidji ne marquent aucun point face au Portugal. Autant dire que les Wallabies sont déjà en train de préparer leurs valises, malgré une victoire bonifiée (34-14) obtenue sur une impressionnante équipe du Portugal.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que les vert et or n’ont pas eu la partie facile dans un Stade Geoffroy-Guichard en ébullition.
Dummy. Pass. Finish. Fraser McReight goes over for a key score in the corner 🔥#RWC2023 | #AUSvPOR pic.twitter.com/xklRs5exFC
— Rugby World Cup (@rugbyworldcup) October 1, 2023
Ils ont pourtant profité d’un avantage numérique en première mi-temps pour inscrire trois essais en sept minutes, dont un bel effort collectif parachevé par le pilier Angus Bell. Un autre essai précoce de Fraser McReight à la reprise semblait avoir permis aux Wallabies de tuer le match.
Mais les Portugais se sont montrés extrêmement valeureux en dominant outrageusement le deuxième acte, avec un deuxième essai à la 70e minute récompensant un rugby audacieux et rafraîchissant, avant que Marika Koroibete ne coupe court à un scénario catastrophe en marquant le cinquième et dernier essai de l’Australie.
« On est encore en vie », philosophait Eddie Jones, le sélectionneur des Wallabies, après la rencontre. « On anticipe une qualification pour les quarts donc on va prendre trois jours de repos puis s’entraîner trois jours. On verra bien dimanche soir. »
La Nouvelle-Zélande avec la manière
Dans la poule A, la Nouvelle-Zélande a battu l’Italie avec la manière sur un score qui est tout sauf trompeur (96-17).
Entrés en trombe dans le match avec cinq essais en 26 minutes, les triples champions du monde ont atteint la pause sur le score de 35-3, avec notamment un triplé du demi de mêlée Aaron Smith.
Will Jordan, Ardie Savea et Dane Coles ont également inscrit un doublé chacun pour un total de 14 essais néo-zélandais.
Pour le capitaine Ardie Savea, nommé Joueur du match Mastercard, il s’agissait d’un match à quitte ou double. Le résultat et la manière lui ont donc beaucoup plu : « Je ne dirais pas qu’on a eu un déclic, mais ce soir on a joué un rugby délié, et c’est comme ça que j’ai envie de voir mes partenaires jouer. On a été récompensés d’une belle semaine de préparation. »
« On voulait marquer les esprits. On voulait dominer le match du début à la fin. Nos attaquants ont joué le rôle de plaque tournante pour nos offensives, avec nos arrières à la conclusion. Ça s’est vraiment bien passé, mais sur la fin on a faibli un peu. On ne peut jamais tomber dans l’autosatisfaction et la routine. Il y a des petits points d’amélioration.
« Pour nous, c’était une finale, c’était un match à enjeu. Il faut qu’on arrive à jouer comme ça tous les week-ends. »
Les All Blacks ont maintenant rendez-vous jeudi à Lyon avec l’Uruguay. Une victoire leur ouvrira la porte d’un quart de finale. De son côté, l’Italie n’a pas abandonné tout espoir de qualification, puisqu’elle se qualifiera si elle bat la France vendredi à Lyon en la privant du bonus défensif.
Tout reste encore ouvert dans le « groupe de la mort »
Dans l’autre match de la poule A, la Namibie a réussi sa meilleure première mi-temps de la compétition puisqu’elle a atteint un avantage conséquent (23-12) en début de deuxième mi-temps face à l’Uruguay après avoir mené 14-0 en début de match. Mais les espoirs namibiens de remporter la première victoire en Coupe du Monde de leur histoire ont été douchés par la puissance des attaquants uruguayens.
Après le repos, les Teros ont fait preuve d’un sang-froid retrouvé tout en profitant de l’indiscipline des Welwitschias (expulsion de Desiderius Sethie, exclusion temporaire de Tjiuee Uanivi et Johan Coetzee) pour finalement se remettre de cette grosse frayeur (36-26).
Dans la poule B, les calculatrices sont de sortie pour déterminer toutes les issues possibles de ce traditionnel « groupe de la mort ». L’Afrique du Sud et l’Écosse ont toutes deux fait preuve d’un professionnalisme impeccable en remportant une victoire bonifiée respectivement face aux Tonga (49-18) et à la Roumanie (84-0), ce qui annonce une dernière ligne droite absolument passionnante.
Pour les Springboks, la phase de poules est terminée. Ils sont pour l’instant en tête avec 15 points en quatre matchs, après une victoire de routine dimanche soir à Marseille qui les a vus inscrire sept essais contre trois pour les Tongiens. Il ne leur reste plus qu’à regarder samedi soir un superbe Irlande - Écosse au Stade de France pour connaître leur sort. Les Irlandais comptent 14 points et les Écossais 10. Rien n’est encore joué pour aucune des deux équipes.
Face à la Roumanie, Darcy Graham a inscrit quatre des douze essais écossais, égalant ainsi le record de Gavin Hastings établi contre la Côte d’Ivoire en 1995. Le demi d’ouverture Ben Healy a marqué 27 points dont un essai pour ses débuts en Coupe du Monde de Rugby. Le XV du Chardon s’est préparé de la meilleure des manières pour un match dont le vainqueur sera qualifié pour les quarts de finale.