Analyse des performances de l’équipe de France : Dupont le roi de l’offload, Penaud le franchisseur
Après son entrée en lice victorieuse face à la Nouvelle-Zélande (27-13) et sa sortie en demi-teinte face à l’Uruguay (27-12), la France a signé une performance record face à la Namibie (96-0) à Marseille le jeudi 21 septembre, ce qui lui vaut d’occuper les premiers rangs de plusieurs catégories statistiques.
Troisième au nombre de franchissements (10,3 par match) et de passes après contact (12,3), elle possède dans ses rangs les leaders de ces deux catégories. Auteur d'un triplé face à la Namibie, l’irrésistible Damian Penaud a réalisé 9 franchissements, plus que tout autre joueur dans la compétition. « C’est juste le travail qu’on fait en amont depuis quatre ans. On avait à cœur de bien jouer ensemble, de bien jouer collectivement, ce qu’on n’avait pas su faire les deux derniers matchs. Là, on a retrouvé un peu de cohésion sur le terrain, on a réussi à se trouver », a déclaré celui qui est devenu le troisième meilleur marqueur d’essais de l’histoire de l’équipe de France (33) derrière Vincent Clerc (34) et Serge Blanco (38).
Quant à Antoine Dupont, il a réussi le plus grand nombre de passes après contact (7), le tout en seulement un match et demi puisqu’il est sorti sur blessure à la 46e minute de la confrontation face aux Welwitschias. « C'est un grand joueur et ce serait dommage de ne pas le voir sur le terrain, surtout lors d'une Coupe du Monde », a déclaré le deuxième ligne néo-zélandais Brodie Retallick au lendemain de la blessure du capitaine français, qui a été opéré de la pommette dans la soirée de vendredi.
Plus de fluidité, moins de rucks
En pratiquant ce rugby fluide dans lequel le ballon est maintenu en vie, les Bleus pénètrent très souvent dans les 22 mètres adverses : 14 fois par match en moyenne (3e de cette catégorie). Mais ce style engendre aussi du déchet puisqu’ils présentent la moins bonne efficacité à la passe de toutes les équipes en lice (77 %).
Autre conséquence logique de ce jeu fait de franchissements et d’offloads : l’équipe de France ne provoque que 51,3 rucks par match, soit la deuxième moyenne la plus faible de la compétition. En revanche, sa vitesse de recyclage de ballon quand elle doit passer par le sol est plutôt moyenne : 4,14 secondes (11e) mais seulement 29 % des ballons libérés en moins de 2 secondes (11e).
La France reste malgré tout fidèle au jeu au pied, arme majeure de la stratégie de Fabien Galthié depuis le début de son mandat. Preuve en est, elle est la troisième équipe à y recourir le plus souvent (31,7 coups de pied hauts par match, 3e). Et le leader au nombre de mètres gagnés au pied n’est autre que son arrière Thomas Ramos, avec 1 082 mètres en deux matchs disputés. « Ce soir chez les Français, j’ai noté la capacité à jouer au pied dans les espaces ouverts. Un peu comme la Nouvelle-Zélande, que ce soit avec Barrett ou Jalibert, ils ont la vision du jeu et les qualités techniques », corroborait le sélectionneur de la Namibie, Allister Coetzee, lors de la conférence d'après-match au Stade de Marseille jeudi soir.
Équipe la plus dominante dans la zone de contact (54 % de domination des collisions), la France excelle aussi dans les ballons récupérés. Avec 21 turnovers provoqués, elle est la plus efficace dans ce domaine, grâce notamment à de nombreux plaquages offensifs (11,3 par match, 4e), tout en étant la troisième équipe la moins pénalisée de la compétition (8,7 pénalités par match). Cet aspect revêtira une importance essentielle face à l'Italie, équipe la moins pénalisée de la compétition en défense (4), le vendredi 6 octobre à l'OL Stadium.