Coupe du Monde de Rugby 2023 - Analyse des performances de la 2e journée
Le temps fort de la deuxième journée de la Coupe du Monde de Rugby reste la victoire 22-15 des Fidji contre l’Australie au Stade Geoffroy-Guichard, dimanche, le premier succès fidjien contre les Wallabies en 69 ans.
Étonnamment, les Fidjiens affichent un total de mètres parcourus inférieur à celui compilé lors de la défaite contre le pays de Galles à Bordeaux, le 10 septembre.
Avec 88 courses avec ballon au total, les Fidji affichent exactement le même bilan que contre le pays de Galles, mais ils ont moins avancé et moins franchi, d’autant qu’ils ont passé moins de temps dans les 22 mètres adverses avec le ballon. Ils avaient passé dix minutes en tout dans les 22 mètres gallois ballon en main, contre seulement 24 secondes contre les hommes d’Eddie Jones.
La différence s’est faite sur les points pris hors des 22 à chaque fois qu’ils l’ont pu : 15 dimanche, 0 contre le pays de Galles.
« C’est vrai que le contenu était totalement différent, déclarait Temo Mayanavanua, deuxième ligne des Fidji. Je sais que les gens s’attendent à nous voir combiner tout le temps. Mais on a montré qu’on pouvait aussi combiner le flair et le physique. On sait s’adapter. »
La nature physique de leur performance se reflète dans le fait que les Fidji occupent la troisième place du classement des attaques les plus dominantes à la collision.
La deuxième équipe de ce classement, c’est l’Uruguay, qui a donné du fil à retordre à la France au Stade Pierre-Mauroy, où les Bleus ont fini par s’imposer 27-12.
Les Bleus engrangent au pied
Les Français ont fait preuve de respect envers leur adversaire en prenant les points au pied, plus qu’aucune autre équipe dans la compétition – 21 points sur pénalité hors des 22 mètres.
L’Uruguay a joué les Français à la main dès la première minute de jeu et n’a joué au pied que 13 fois. Les statistiques présentées par Capgemini montrent que le nombre d’expected points de l’Uruguay était proche de celui de la France jusqu’à l’heure de jeu.
Cependant, l’Uruguay a finalement eu du mal à tenir en conquête. Elle a par ailleurs perdu trois de ses huit mêlées.
Après le match, le sélectionneur Esteban Meneses déclarait : « C’est en mêlée qu’ils ont commencé à nous faire mal, nous avons dû concéder beaucoup de pénalités. C’est là que nous devons continuer à travailler, parce que ces pénalités nous ont coûté cher en nous empêchant de partir de là où on voulait. »
Les Gallois à la force du poignet
Le pays de Galles a aussi dû s’employer pour battre le Portugal à Nice (28-8). Le troisième ligne Taulupe Faletau a inscrit l’essai du bonus en toute fin de match.
Faletau a aussi empêché un essai sur un superbe plaquage, l’un des 365 plaquages réalisés par les Gallois jusqu’ici dans la compétition.
« Plus il joue, meilleur il est, a déclaré le sélectionneur Waren Gatland au sujet de Faletau. Il a fait de très bonnes choses aujourd'hui et il va aller en s'améliorant à mesure qu'il prendra du rythme. »
« Il a pris de bonnes décisions sur ce plaquage et sur cet essai en fin de match. »
L'Irlande à toute vitesse
Dans le même temps, l’Irlande a encore impressionné en s’imposant 59-16 contre les Tonga, à Nantes.
Bundee Aki a été désigné Joueur du Match Mastercard. Il compte désormais le plus grand nombre d’essais (4), de courses avec ballon (39), de défenseurs battus (18) et de mètres parcourus (375) sur la Coupe du Monde de Rugby 2023.
La réussite irlandaise dans la compétition réside dans sa vitesse de libération dans les rucks – moins de trois secondes (2,92 secondes) – même si le pack des Tonga leur a donné du fil à retordre dans le domaine.
L’équipe d’Andy Farrell affiche le plus grand nombre de plaquages réussis en France. Elle n’a manqué que 11,5 plaquages en moyenne par match. Sa défense n’a laissé passer ses adversaires dans ses propres 22 mètres qu’une seule fois, ce qui fait des Tonga l’équipe avec le plus faible total dans ce domaine sur la compétition. Pour autant, le fait que les Tongiens aient inscrit un essai transformé sur cette seule incursion leur offre le taux le plus élevé de la compétition.
Par ailleurs, la Nouvelle-Zélande a prouvé qu’offensivement, elle pouvait encore faire peur. Elle a terminé ses deux premiers matchs avec le plus grand nombre de franchissements (14,5). L’Afrique du Sud surprend un peu le public avec son style de jeu en France, elle qui affiche le taux de pick-and-go le plus bas de la compétition (5 %).