Un Kenya affûté et confiant avant la finale de la Rugby Africa Cup contre la Namibie
L'entraîneur du Kenya, Paul Odera, estime que son équipe ne craint pas la Namibie alors que les deux équipes s'apprêtent à se disputer un billet pour la Coupe du Monde de Rugby 2023, dimanche 10 juillet.
Les Simbas ont résisté à l’intensité des 10 dernières minutes et à une sérieuse remise en question de leurs phases statiques pour battre l'Algérie 36-33 en demi-finale de la Rugby Africa Cup 2022 mercredi 6 juillet et décrocher leur billet pour la finale à Aix-en-Provence.
La Namibie se trouve sur le chemin du Kenya avant une éventuelle première participation de son histoire à la Coupe du Monde de Rugby, après avoir battu le Zimbabwe 34-19 en demi-finale au Stade Maurice-David.
Le vainqueur de la finale de la Rugby Africa Cup de dimanche s'assurera une place dans la poule A de la Coupe du Monde de Rugby 2023, aux côtés de la France, de la Nouvelle-Zélande, de l'Italie et de l'Uruguay. Le perdant, quant à lui, participera au tournoi final de qualification en novembre.
Le Kenya n'a pas battu la Namibie depuis 2014 et a subi sa cinquième défaite consécutive contre les Welwitschias en Afrique du Sud en novembre dernier, s'inclinant 60-24.
🇰🇪 @KenyaSimbas booked their place in the @RugbyAfrique Final after a narrow victory against Algeria! 👏
— Rugby World Cup (@rugbyworldcup) July 7, 2022
Watch all the best moments as they battle for #RWC2023 qualification!
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Cependant, les Simbas menaient ce match à Stellenbosch 24-19 à la mi-temps, et Odera pense que les Kenyans offriront une opposition plus coriace ce week-end après s'être préparés pour la Rugby Africa Cup en participant à la Currie Cup.
« Un certain nombre de facteurs me donnent confiance. L'un d'eux est la façon dont nous avons réussi la première période l'année dernière », explique Odera à World Rugby.
« Mais il faut se rappeler que depuis novembre, nous avons une équipe beaucoup plus aguerrie, car nous avons participé à la Currie Cup. Nous nous sommes entraînés en équipe pendant trois mois ensemble.
« D'accord, nous avons dû jongler entre les joueurs qui allaient encore à l'école et ceux qui avaient des obligations professionnelles, etc. mais le noyau dur du groupe est resté en Afrique du Sud sans interruption pendant deux mois, pour se mettre en forme et gagner en puissance. Et c'est vraiment la plus grande différence entre novembre et maintenant.
« Nous sommes beaucoup plus en forme et beaucoup mieux préparés pour affronter une équipe comme la Namibie. Je pense donc que nous avons toutes nos chances.
« Nous ne craignons pas la Namibie, nous la respectons énormément. C'est une équipe à respecter sur le continent africain, mais la craindre, non.
« Et puis il y a des joueurs qui étaient déjà là lorsqu'ils ont mis la Namibie sous pression et qui ont vu à quel point la Namibie peut être vulnérable lorsque certains aspects de son jeu ne sont pas respectés.
« Donc, si vous mettez tous ces facteurs ensemble, cela me donne une certaine confiance et je pense que nous pourrons obtenir un résultat positif à la fin des 80 minutes dimanche. »
Rêver de jouer contre les All Blacks
Après avoir connu une soirée difficile avec ses avants lors de la demi-finale contre l'Algérie, Odera sait que le Kenya doit progresser dans ce domaine s'il veut battre la Namibie et son puissant pack.
« La Namibie a mis beaucoup de pression sur le Zimbabwe, ajoute-t-il, mais elle le fait depuis des années et c'est l'une des grandes forces du rugby namibien.
« Nous ne nous faisons donc pas d'illusions sur la tâche qui nous attend dans les phases statiques. »
Odera espère que les stars du rugby à sept Collins Injera et Vincent Onyala - qui ont marqué deux essais contre la Namibie en novembre dernier - seront en forme pour la finale.
Sans mettre la charrue avant les bœufs, il semble que l'équipe s'est déjà projeté vers la qualification et à un éventuel retour en France pour affronter le pays hôte et la Nouvelle-Zélande l'année prochaine.
« Tous les joueurs de rugby rêvent de jouer contre les All Blacks, et vous pouvez imaginer jouer contre la France en France devant leur public, 50-60 000 personnes », indique Paul Odera.
« Participer à la Coupe du monde dans cette poule-là serait fantastique. Un certain nombre de joueurs en ont parlé, effectivement. Ils ont dit : "Imaginez-vous affronter le haka, la France ou l'Italie".
« Parfois, des rêves comme celui-ci semblent trop éloignés, mais si vous pensez que nous ne sommes plus qu’à 80 minutes de réaliser un tel rêve, alors cela ne semble pas si loin. »
Pour l'entraîneur du Kenya, la qualification serait non seulement une belle récompense, mais aussi, espère-t-il, un exemple de ce que les entraîneurs kenyans peuvent accomplir.
« Je pense que ce serait vraiment un beau message à envoyer aux entraîneurs du pays », dit-il. « Parce que je pense que dans le passé, on a peut-être eu le sentiment que, pour qu'une équipe se rende à la Coupe du monde, il fallait peut-être toujours faire appel à un entraîneur étranger pour diriger le programme et c'est ce qui faisait la différence.
« Donc, je pense que pour les jeunes entraîneurs qui sont au Kenya, ce serait énorme parce qu'au moins je leur aurais donné l'espoir pour l'avenir qu'il y a des entraîneurs kenyans locaux qui peuvent y arriver. »