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Retour sur la 2e journée de la Coupe du Monde de Rugby 2023 : les Fidji s'imposent avec brio, les outsiders se montrent

Les Fidji ont fait forte impression en battant l'Australie pour la première fois depuis 69 ans, tandis que l'Uruguay, le Portugal, le Japon et le Chili ont aussi prouvé qu'il fallait les prendre au sérieux.

Les Fidji ont enflammé la Coupe du Monde de Rugby 2023 dimanche, en l’emportant 22-15 contre l’Australie – leur premier succès contre les Wallabies depuis 1954 – dans la Poule C.

Cette victoire n’a pas été qu’une affaire d’envolées. Oui, les Fidji ont fait parler leur flair caractéristique, mais ils ont aussi fait preuve de discipline, qualité que nous n’avons pas retrouvée chez l’Australie, qui a concédé 18 pénalités. Au pied, Simione Kuruvoli a fait en sorte de punir les erreurs australiennes. Dans le jeu courant, il a aussi fait preuve de précision au pied pour mettre ses coéquipiers dans l’avancée et prendre l’Australie sur le plan tactique.

Les Fidji et l’Australie comptent désormais six points. Les Fidjiens occupent la deuxième place de la Poule C derrière le pays de Galles.

Le match de dimanche entre Gallois et Australiens, à Lyon, aura d’autant plus d’importance pour les hommes d’Eddie Jones. En cas de défaite, ils n’auraient plus leur destin entre leurs mains.

Ce week-end a été radieux pour les nations habituées au rôle d’outsider à l’échelon international.

L’Uruguay a fait forte impression en contrariant la France lors de son premier match à Lille, jeudi. La sélection, qui pointe à la 17e place du classement international, a donné du fil à retordre à l’actuelle 3ème nation mondiale.

L’Uruguay a ouvert le score de façon totalement méritée sur un essai inscrit à la 7ème minute par Nicolas Freitas et il a fallu des essais de Peato Mauvaka et Louis Bielle-Barrey – devenu au passage le plus jeune marqueur d’essai de l’histoire de la France en Coupe du Monde de Rugby – pour que les Bleus repassent devant et finissent par l’emporter 27-12.

Alors qu’ils n’avaient concédé que quatre pénalités contre la Nouvelle-Zélande en ouverture de la compétition, les Français ont cette fois été pénalisés à 15 reprises contre l’Uruguay.

Après le match, Fabien Galthié déclarait : « En rugby, quand tu penses tenir quelque chose, tu le perds au match d’après si tu ne mets pas ce qu’il faut, les petits détails, tu le perds. On était partis sur une performance en termes de discipline qui nous a permis de gagner le match contre la Nouvelle-Zélande. Ce soir, on a fait une mauvaise performance en termes de maîtrise collective.

« En face, il y avait une équipe qui combattait énormément au sol avec des joueurs très agressifs sur le porteur de balle, sur les plaquages. On a d’abord été surpris. Et puis après tu doutes, c’est vraiment le type de match, on appelle ça des matchs piège et c’en était un. »

Comme la France, le pays de Galles n’a pas été en maîtrise contre le Portugal, à Nice. Les hommes de Warren Gatland ont toutefois pris le bonus offensif, contrairement à la France, mais le succès 28-8 ne s’est pas dessiné dans la facilité. Ce n’est qu’à la fin de chaque mi-temps que les Gallois ont appuyé et fait la différence, l’essai du bonus n’ayant été marqué par Taulupe Faletau qu’à la 83e minute.

« Il faut rendre hommage aux Portugais, déclarait Jac Morgan après le match. Je les ai trouvés excellents aujourd'hui. Ils ont mis leur physique dans la balance et nous ont vraiment mis à l'épreuve à plusieurs reprises au cours de ce match. Ils ont été très bons. »

Gatland ajoutait : « Ce n’était pas super, mais on a fait le job. J’ai trouvé que les gars étaient un peu rouillés parce que ça faisait un moment qu’ils n’avaient pas joué. Mais on prend la victoire et on avance. »

À Bordeaux, les supporters du Chili se sont encore distingués contre les Samoa, lors du deuxième match de l’histoire de leur équipe en Coupe du Monde de Rugby.

Le score final (43-10) pourrait laisser penser que les Samoa se sont promenés, mais il n’en a rien été. C’est sur un essai marqué en toute fin de première période par Duncan Paia'aua et transformé par Christian Leali’ifano que les Samoans ont vraiment pris le score à leur compte (19-10). Au retour des vestiaires, les Chiliens ont craqué et concédé quatre essais, ce qui n’a pas empêché leurs supporters de redoubler d’intensité en tribunes.

Après le match, Paia’aua reconnaissait que le match avait été plus dur qu’attendu. « Oui, ça pique un peu. On est censés être l’équipe la plus physique des deux, mais le Chili nous a bien fait mal. Le Chili a enflammé le match, on s’y attendait, mais on a quand même galéré sur les 30 ou 40 premières minutes. On a bien terminé la première mi-temps et on a continué comme ça en deuxième.

« De ce qu’on avait vu la semaine dernière, on savait que le Chili était sérieux. On savait que ce ne serait pas facile mais on a quand même passé un début de match compliqué. Une fois l’orage passé, on a pu scorer et prendre les cinq points. »

Le Japon a forcé l’Angleterre à s’employer pour aller chercher le bonus offensif à Nice, dimanche soir (34-12). Les Japonais tenaient tête aux vice-champions du monde jusqu’à ce que Courtney Lawes profite d’un rebond heureux du ballon sur la tête de son coéquipier Joe Marler un peu avant l’heure de jeu pour aller à l’essai.

Il s’agissait du tournant de la rencontre. Après cela, l’Angleterre s’est libérée. Freddie Steward marquait le deuxième essai en coin sur une lumineuse ouverture au pied de George Ford. Joe Marchant y est aussi allé de son essai pour offrir le point du bonus aux siens en fin de match. L’Angleterre compte désormais deux victoires dans cette Coupe du Monde de Rugby 2023 et abordera les deux prochains matchs contre le Chili et les Samoa avec le plein de confiance.

Toutes les sélections « historiques » n’ont pas eu à s’employer pour l’emporter. La Nouvelle-Zélande, par exemple, s’est bien remise après la toute première défaite en phase de poules de son histoire et a inscrit 11 essais lors de la victoire 71-3 contre la Namibie à Toulouse, sous la pluie, vendredi.

Cam Roigard, le demi de mêlée, comptait déjà deux essais au bout de huit minutes, tandis que Damian McKenzie, Leicester Fainga’anuku et Anton Lienert-Brown en ont ajouté quatre lors de la première période d’un match où les All Blacks ont surclassé les joueurs d’Allister Coetzee du début à la fin.

Dans la Poule B, il n’a fallu que 12 minutes à l’Afrique du Sud pour prendre le bonus offensif contre la Roumanie lors d’une victoire fleuve (76-0) à Bordeaux.

Cobus Reinach avait déjà inscrit un triplé au bout de 24 minutes de jeu, lui qui avait déjà mis un triplé en seulement 21 minutes contre le Canada en 2019. Makazole Mapimpi a aussi marqué trois essais, là où Grant Williams s’en est offert deux. Au total, les Springboks ont inscrit 11 essais.

Autre moment mémorable : Johnny Sexton a battu le record de points inscrits sous le maillot de l’Irlande, un record jusqu’alors détenu par Ronan O’Gara. Il est désormais le quatrième joueur le plus prolifique de l’histoire du rugby international. L’Irlande s’est par ailleurs facilement imposée (59-16) à Nantes contre les Tonga.

Le travail était quasiment fait en première mi-temps, les Irlandais rentrant au vestiaire à 31-13.

Les deux premiers de la Poule B – l’Irlande et l’Afrique du Sud – comptent 34 essais à eux deux et se retrouvent samedi au Stade de France. Une affiche à ne pas manquer.

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