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10 choses que l'on a (un peu) oubliées sur la finale de la RWC 1987

La première édition de la Coupe du Monde de Rugby s'est achevée par un duel entre la Nouvelle-Zélande, pays organisateur, et la France à l'Eden Park d'Auckland. Si les images ont été vues et revues, le match décortiqué dans ses moindres actions, beaucoup de détails sont depuis passés au second plan...

La première édition de la Coupe du Monde de Rugby s'est achevée par un duel entre la Nouvelle-Zélande, pays organisateur, et la France à l'Eden Park d'Auckland. Si les images ont été vues et revues, le match décortiqué dans ses moindres actions, beaucoup de détails sont depuis passés au second plan...

Ce match peut être revu sur les plate-formes numériques de World Rugby samedi 16 mai 2020 dès 9h BST (10h, heure française) sur la page officielle Facebook de la Rugby World Cup ainsi que sur la chaîne YouTube de World Rugby.

  1. Le meilleur match de la France... était celui juste avant

De l'aveu même des joueurs de l'époque, l'un des plus grands matches dans l'histoire de la Coupe du Monde de Rugby n'était pas cette finale entre la Nouvelle-Zélande et la France à l'Eden Park d'Auckland devant plus de 48 000 spectateurs et arbitré par l'arbitre australien Kerry Fitzgerald le 20 juin 1987.

Non, le plus beau match était le précédent, la demi-finale (30-24) entre la France et l'Australie une semaine auparavant, le 13 juin. Agressivité, engagement, rythme fou, adversaires sonnés, incroyable spectacle et suspens haletant tout au long de la rencontre. « En résistant à la néo-zélandaise et en jouant à la française, le XV de France s'attira le plus beau compliment qu'on puisse adresser à une équipe de rugby », écrira Henri Nayrou dans les colonnes du Midol.

Trois fois la France s'est laissée distancée et trois fois l'Australie de Campese et Lynagh a repris espoir. A 24 partout à la fin du temps réglementaire, les Français ont remonté les manches jusqu'à marquer ce qui reste à ce jour le plus bel essai de la Coupe du Monde, parti du camp tricolore, passé par les mains de 11 joueurs avant d'atterrir dans celles de Serge Blanco. La transformation de Camberabero a réduit au silence les 17 768 spectateurs du Concord Oval.

  1. Un manque de jus

Si bien qu'une semaine plus tard, la finale a d'emblée manqué un peu de jus. La Nouvelle-Zélande avait eu moins de mal à battre le pays de Galles 49-6 au Ballymore Stadium de Brisbane.

« Avant la rencontre, on a passé deux heures tous ensemble, mais ce fut une monumentale erreur car ça nous a sortis du match. On a pensé à notre famille, à nos amis mais la charge émotionnelle était trop forte. On aurait dû exprimer nos états d’âme le jeudi ou le vendredi pour se sortir tout ça de la tête. Juste avant la rencontre, les émotions ont pris le dessus sur l’énergie », se souvient Philippe Sella.

Lors de la finale, les All Blacks ont dominé le XV de France du début à la fin, les Français étant dans l'incapacité de reproduire une séquence aussi héroïque même en résistant du mieux possible. Le demi d'ouverture des All Blacks Grant Fox a multiplié les relances au pied depuis son camp, jouant la prudence plutôt que d'envoyer les arrières au feu. Il a passé 17 des 29 points de son camp.

  1. Dans l'ombre du Rainbow Warrior

A ce moment-là – deuxième moitié des années 80 – ce n'est rien de dire que les relations diplomatiques entre la France et la Nouvelle-Zélande étaient au plus froid. Outre les essais nucléaires qui sont alors menés dans le Pacifique, un autre événement va cristalliser les relations.

En juillet 1985 a en effet éclaté le scandale du Rainbow Warrior – du nom de ce bateau de Greenpeace que les services de contre-espionnage français ont fait exploser à Auckland - considéré comme le premier acte de terrorisme international en Nouvelle-Zélande. Greenpeace mouillait justement dans la baie de Auckland... pour protester contre les essais nucléaires français. L'attentat avait fait un mort (un photographe). Les Néo-Zélandais n'ont jamais pardonné.

  1. Le match de la réconciliation

C'est donc sur la pointe des pieds que la délégation française se rend en Nouvelle-Zélande en ce mois de juin 1987. Dans ce contexte, le fait que les All Blacks aient remporté la victoire chez eux a pu apaiser les tensions et rabibocher les supporters des deux camps avant de réchauffer les relations diplomatiques.

  1. Les All Blacks au boulot après la finale

En 1987, le rugby n'était pas encore entré dans l'ère professionnelle qu'on lui connaît aujourd'hui. Une anecdote : le surlendemain du sacre des All Blacks, l'arrière de la Nouvelle-Zélande John Gallagher reprenait son poste de policier, tout comme Murray Pierce.

Ce n'est qu'en août 1995, justement sous la pression de l'hémisphère sud, que le rugby est devenu professionnel.

  1. La Coupe du Monde a eu du mal à remplir les stades au début

Lors du premier match de la Coupe du Monde de Rugby 1987 entre la Nouvelle-Zélande et l'Italie, ça sonnait creux à l'Eden Park. Seulement 20 000 billets avaient été vendus sur les 50 000 sièges du stade. « Finalement le bouche à oreille à fonctionné et au moment des demi-finales les rencontres se jouaient à guichets fermés », se souvient John Gallagher, l'arrière de la Nouvelle-Zélande. « Après coup, on nous a dit que la finale avait été suivie par plus de trois cent millions de personnes et c'était beaucoup pour 1987. » On en a compté 857 millions pour la dernière Coupe du Monde au Japon en 2019.

« Plus on s’approchait du stade, plus les rues étaient bondées. C’était du délire, on n’avait jamais vu ça, et pour être franc, j’ai été pris de haut-le-cœur dans le bus quand j'ai réalisé l’enjeu », a plus tard raconté Grant Fox.

  1. Le capitaine qui n'a jamais joué

Le talonneur Andy Dalton avait été nommé capitaine de l'équipe de la Nouvelle-Zélande pour la Coupe du Monde de Rugby 1987. Mais il s'est blessé juste avant que le tournoi commence et n'a jamais pu jouer. C'est donc à sa place que David Kirk a dû reprendre le capitanat... et soulever la Webb Ellis Cup au soir de la victoire contre la France. Dalton était quand même à ses côtés lors de la remise de la coupe.

Andy Dalton est plus tard devenu président de la fédération néo-zélandaise de rugby (1999 et 2000) et possède aujourd'hui une ferme à Bombay Hills, dans la banlieue de Auckland.

  1. Une affaire de famille

En 1987, le pilier Richard Loe est le neveu d'Alex Wyllie, l'entraîneur adjoint des All Blacks. Il était connu pour sourire à chaque fois qu'il marquait un essai, ce qui était totalement inhabituel chez les All Blacks à cette époque. Son oncle Alex Wyllie a ensuite été entraîneur en Angleterre, en Irlande et en Afrique du Sud avant de guider l'Argentine jusqu'en quart de finale de la Coupe du Monde de Rugby 1999.

  1. Le Top 5 des marqueurs d'essais 100% All Black

Quatre essais ont été marqués lors de la finale entre la Nouvelle-Zélande et la France : trois pour les All Blacks (Jones, Kirk et Kirwan) et un pour les Français (Berbizier). Ce sont d'ailleurs les Néo-Zélandais qui occupent les cinq premières places des meilleurs marqueurs d'essais de cette première édition de la Coupe du Monde de Rugby : Craig Green (6), John Kirwan (6), Alan Whetton (5), David Kirk (5) et John Gallagher (5). Les premiers joueurs français arrivent en 10e et 11e position : Denis Charvet et Didier Camberabero (4 essais).

Avec 298 points marqués sur l'ensemble du tournoi, la Nouvelle-Zélande domine le classement, suivie par la France et ses 215 points.

  1. Un temps de jeu effectif de 21 minutes

Le temps de jeu effectif correspond à la durée pendant laquelle le ballon est en possession d'un des joueurs ou dans une position où l'une ou l'autre équipe peut contester le ballon. Le temps où le jeu a été arrêté par l'arbitre est considéré comme hors du temps de jeu et ne contribue pas au temps de jeu effectif.

Ainsi, on estime à 21 minutes le temps de jeu effectif pendant la Coupe du Monde de Rugby 1987. Dans les années 80, la moyenne était de 23 minutes pendant un test-match. Au fil des ans, la durée a progressivement augmenté : 26 minutes en 1991, 30 minutes en 2003, 32 minutes en 2011, 33 minutes en 2015, 36 minutes à la dernière Coupe du Monde de Rugby au Japon en 2019 (jusqu'à 39 minutes pour le Japon v Irlande et le Japon v Russie).

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